Actuellement, médico-social, social et psychiatrie sont impliqués dans la prise en compte de la santé mentale au sein de la cité. Est-ce pour autant dire que Le malade a encore droit de citer (é) ?
Que devient le débat qui défendait la réhabilitation du malade en tant que souffrant, lui reconnaissant son mode de pensée et du coup le droit de dire ?
La multiplication de fichiers nominatifs de données sensibles et confidentielles se banalisent dans les Etablissements et favorisent la mutation d'une psychiatrie du sujet à une psychiatrie de la traçabilité d'actes standardisés. Le temps précieux des soignants, éducateurs et travailleurs sociaux, tend à être rongé par le remplissage de fiches au lieu de faire circuler la parole de ceux dont ils prennent soin. Normalisation, gestion, expertise, évaluation, est-il question d’y résister, s’y réfugier, s’en accomoder ? Comment se transmettent les notions essentielles de l’écoute, de l’observation, de l’intrication entre pratique et théorie, de l’activité comme vecteur de soin, sur quelles références conceptuelles ?
Etre un espace de transmission des expériences et pratiques, se réapproprier les repères nécessaires à
garantir la prise en compte du sujet (en tant qu’acteur et auteur) au sein des dispositifs d’accompagnement
et de soin, à maintenir cette rencontre soignant-soigné, telle est l’ambition de cette journée d’étude.

Vous trouverez sur ce blog l'ensemble des interventions sous forme d'articles ou de vidéo, nous vous souhaitons bonne navigation.

L'équipe du blog.

Matinée

Dans une ère actuelle de normalisation, de gestion, d’expertise, d’évaluation, qu’en est-il de la clinique ? De cette rencontre nécessaire avec le sujet ? Comment et pourquoi continuer à donner sens aux symptômes ?

8 h 30 Accueil

9 h 00 Introduction de la journée
Présentation du président d’honneur et modérateur de la matinée Claude NACHIN, psychanalyste, ancien psychiatre des hôpitaux.

9 h 30 / 11 h 00 Contexte médico social et psychiatrique
“Serions-nous périmés ?” Intervention d’Hervé LEDOUX - directeur d’établissement spécialisé

“Psychothérapie institutionnelle en hôpital général” Intervention de Christophe CHAPEROT, psychiatre responsable de service. Abbeville.

11 h 15 / 12 h 30 Quelles références, pour quelle pratique ?
“Désaliénisme et psychanalyse à l'heure néolibérale” Intervention Franck CHAUMON, psychanalyste et psychiatre.
Anime l’association “Pratiques de la folie”.

Après-midi

De la prise de responsabilité à la prise de risque, comment la dimension créative de la fonction éducative et soignante continue t-elle de s’exprimer ?

14 h 00 / 16 h 00 Travail en ateliers - Débats autour d’expériences relatées

Atelier 1 : Dans le champ du médico-social adulte
(équipe Polygone Amiens)

Atelier 2 : Dans le champ de la pédopsychiatrie,
(équipe pôle pédopsychiatrie Amiens)

Atelier 3 : Dans le champ du médico social enfant,
(équipe du club d’Annel de l’IRPR de Longueil Annel)

Atelier 4 : Dans le champ de l’insertion psychiatrie générale
(équipe U.P.S.R. CHI de Clermont)

Atelier 5 : Dans le champ de la formation
(formateurs : P. DESMONS, philosophe, psychanalyste et sous réserve P. LE CARDINAL, médecin coordinateur de la formation des “pairs aidants”).

16 h 30 / 17 h 30 Retour en plenière
« Cliniciens, vos papiers ! ou qu’est-ce qui autorise nos pratiques ? »
Anne BOURGAIN (maître de conférence Paris XIII).

Débat / Clôture

Bonjour et bienvenue, Laurence Martin, coordinatrice santé mentale au Ceméa Picardie, psychologue clinicienne à l’ESAT Léopold Bellan de Noyon [...]

[...] Les Ceméa, Centre d’entrainement aux méthodes d’éducation active, qui organisent cette journée, se sont impliqués dans la santé mentale dès 1949, à la demande du Dr Georges Daumézon, impliqués dans l’organisation de premiers stages pour les « équipes de santé mentale », à une époque où il n’existait aucune formation professionnelle pour ces praticiens en psychiatrie.

Dès lors, les Ceméa ont poursuivi leur implication en se référant à la psychanalyse, en s’inscrivant dans le mouvement désaliéniste avec Lucien Bonnafé, en s’impliquant dans la défense de la psychiatrie de secteur, et en œuvrant à promouvoir la psychothérapie institutionnelle. L’engagement des Ceméa dans la formation est de s’inscrire, non dans un savoir à délivrer, mais dans une dynamique d’accompagnement soucieux de la transmission de savoir-faire. Une formation qui ne soit pas sanglée dans les marques obligées d’un parcours pré-défini, la théorie offerte dans un semblant d’idéal qui nourrirait l’illusion d’une homogénéisation de la pratique.[...]

texte_laurence_martin

(cliquez sur le lien ci-dessus pour lire l'ensemble de l'intervention)

La psychiatrie moderne était née dans les fourgons de la 1° Révolution française, malheureusement, la loi qui l’organisa est née sous la Restauration, à un climat où l’on faisait confiance à la possibilité de soigner les troubles mentaux s’était substitué un climat où il s’agissait surtout de protéger la société des malades mentaux. Les nouveaux élans nés avant la guerre de 14 de la naissance de la psychologie, de la psychanalyse et des premières conquêtes ouvrières ont été arrêtés par la première guerre mondiale. L’élan donné à la psychiatrie par la période de progrès social qui a suivi la crise de 29 a encore été plus vite arrêté par la 2° guerre mondiale. Les progrès sociaux réalisés après avoir pansé une partie des blessures de la guerre ont conduit à un progrès de la psychiatrie inégal selon les pays mais marqué en France  par le développement de la psychanalyse, de la psychosociologie des groupes, du mouvement de psychothérapie institutionnelle dans le cadre duquel  les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives se sont trouvés associés à la formation des personnels soignants des Hôpitaux psychiatriques puis du secteur. Ce mouvement se maintient même s’il a été freiné par la raréfaction des crédits, des personnels qualifiés et par la bureaucratisation de l’hospitalisation publique en attendant son démantèlement envisagé par certains.

L’art de la sympathie vis à vis des malades, même ceux qui paraissent les plus démunis, se transmet entre ceux qui l’ont pratiqué, le pratiquent et si les nouveaux personnels de toutes spécialisations qui arrivent, sont eux mêmes accueillis au mieux par  les praticiens de l’observation et de l’écoute qui les précèdent dans la carrière. L’idée neuve  est celle de la fraternité comme rencontre à construire par delà les différences d’âge, de religion, d’idées politiques, de sexe, d’ethnie et de santé. C’est la référence conceptuelle essentielle : le problème, c’est qu’elle a été indiquée  dans presque toutes les grandes pensées depuis l’Antiquité mais  comme un idéal imaginaire, sans se donner les moyens de s’en approcher, au contraire, sujets, familles , petits groupes, communautés, nations tendaient à se refermer sur eux-mêmes et à placer le « mauvais » sur tous les autres groupements pour des raisons tout à fait compréhensibles dans les conditions de vie de ces époques. C’est la première fois que l’ensemble de l’humanité peut se penser comme participant du même monde. C’est dans ce contexte qu’il faut nous affirmer hardiment pour  promouvoir les exigences de notre travail.

Je nous souhaite une bonne journée d’échanges avec les C.E.M.E.A. de Picardie

Claude Nachin

"Serions-nous périmés ?"
Intervention d'Hervé Ledoux - directeur d'établissement spécialisé.

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"Psychothérapie institutionnelle en hôpital général"

Intervention de Christophe Chaperot, psychiatre responsable de service à Abbeville.

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"Désaliénisme et psychanalyse à l'heure néolibérale"
Intervention de Franck Chaumon, psychanalyste et psychiatre. Anime l'association "Pratiques de la folie".

Intervention à suivre en trois parties.

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"Cliniciens, vos papiers ! ou qu'est-ce qui autorise nos pratiques ?"
Anne Bourgain (maître de conférence Paris XIII)

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"Conclusion de la journée d'étude"
Dominique Besnard (directeur du département chargé des politiques et pratiques sociales aux CEMEA)

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